Du gibier avec une histoire

Cerf

Tandis que la saison du gibier approche, nous nous penchons sur l’un des gibiers les plus plébiscités par les clients des restaurants : le cerf. Quels éléments le chasseur prend-il en compte pour la gestion du cerf ? Quel goût a la viande ? Comment sublimer la viande de cerf ?

Points forts de la gamme de cerf

Le cerf vit en troupeau, surtout dans les grandes forêts et les marais denses. Le cerf est l’animal le plus chassé au monde depuis la préhistoire. La viande est saine et le cerf peut être utilisé de la tête à la queue. Rôti, mijoté ou grillé, avec le cerf, vous servez une belle pièce de gibier au goût subtil et à la belle structure. 

Idées d’association :
Potiron - sauge - baie de genévrier

Saison de chasse : 
1er août au 15 février
(Cerf de Nouvelle-Zélande : disponible toute l’année)

Cuisse

Avec le dos du cerf, les cuisses conviennent le mieux à un usage culinaire exclusif. Ce morceau de viande maigre peut être assaisonné et cuisiné selon vos goûts. Les pièces techniques sont à prélever dans la cuisse.

Steak de cerf

Le steak de cerf est découpé dans la cuisse par nos spécialistes. Cette pièce du cerf est traditionnellement très utilisée dans la gastronomie belge. Elle demande à être accompagnée de saveurs prononcées, par exemple avec une sauce à la moutarde ou au poivre.

Dos de cerf

Le dos de cerf est une pièce de qualité au goût authentique. Il peut être rôti en entier au four, ou divisé en coffre ou en côtelettes. Le filet de dos de cerf est prélevé sur le dos.

Pièces techniques

Les quatre parties dénervées de la cuisse demandent un temps de cuisson court. Idéal à préparer en entier ou pour prélever des steaks.

Reportage

Le cerf raconte son histoire

Quand l’été cède sa place au froid et à la météo maussade, et que les vins rosés et blancs sont remplacés par la bière et le vin rouge, c’est à ce moment-là que le gibier arrive au menu.

La parole au chasseur

« En automne et en hiver, la chasse est ouverte pour la plupart des espèces. La saison des cervidés démarre bien plus tôt. Le cerf peut être ‘géré’ du 1er août à la mi-février. Aux autres périodes de l’année, les femelles, les biches, sont pleines ou ont mis bas. Elles ne peuvent pas être chassées », explique Mariëlle Donkers, chasseuse professionnelle depuis la fin des années 1990.

La passion de la chasse lui vient de son enfance : « Mon grand-père était chasseur. Petite, il m’emmenait de temps en temps. S’il tirait un lièvre, je pouvais le porter. Mais l’animal était souvent trop grand pour moi, alors je le traînais derrière moi », se souvient Mariëlle. Encore aujourd’hui, elle porte le chapeau de chasse de son grand-père, pour lui rendre hommage.

Chasser ou gérer ?

En Belgique, la chasse est officiellement réservée au lièvre, au faisan, au canard sauvage, au pigeon et au lapin. La loi précise que, dans le cadre de la préservation de l’environnement et à des fins de gestion, et seulement après autorisation expresse des autorités ou de la province, d’autres espèces peuvent être chassées, comme l’oie, les cervidés et le sanglier. On parle couramment de chasse, mais officiellement, il s’agit plus de « gestion ».

Un mode de vie

La chasse est plus un mode de vie qu’un métier, explique Mariëlle : « Je ne m’arrête jamais. En tant que chasseur, nous sommes responsables du gibier de notre région. Par exemple, si on me signale en pleine nuit qu’un chevreuil a été percuté par une voiture, je dois me rendre sur place pour évaluer la situation. L’aménagement de ma maison, mon style vestimentaire, ma voiture, mes vacances et même mon alimentation tournent autour de la chasse. Heureusement, mon conjoint, Hans, est aussi chasseur. On se comprend. » 

Une espèce complexe

Environ cent kilomètres au nord-est, dans la Veluwe, la chasse concerne surtout le cerf (élaphe). Pour Mariëlle, c’est une espèce complexe à gérer : « Plus il vieillit, plus le cerf devient prudent. Il vit en troupeau et se déplace beaucoup, impossible de savoir précisément où il se trouve.

D’ailleurs, comme il vit en troupeau, il est parfois difficile de déterminer quels faons appartiennent à quelles biches. Séparer un faon de sa mère, c’est le plus grand péché imaginable dans notre métier. Le faon est alors abandonné et mourra de faim. »

Mariëlle explique également que le cerf a une très mauvaise vue, mais que son ouïe et son odorat sont très développés. « Si vous approchez d’un cerf dos au vent, vous pouvez déjà abandonner. Il faut être particulièrement silencieux, ne pas bouger et veiller à ne pas diffuser son odeur, dans la mesure du possible. Il suffit qu’un seul membre du troupeau vous repère, et c’est tout le troupeau qui s’enfuit. »

« Bovin des forêts »

Bien que le cerf soit souvent surnommé « bovin des forêts », son goût est bien plus raffiné que celui des bovins.

Mariëlle : « Le cerf est bien plus léger que les bovins, qui sont nourris en supplément. Le cerf, véritable herbivore, mange et boit selon ses besoins et trouve son alimentation dans la nature. Cela fait la différence sur le goût. »

Sietse Blummel, chef exécutif au laboratoire d’inspiration ZiN & Events chez Sligro, précise : « Le vrai gibier n’a besoin de personne. Pas d’antibiotique, pas de fourrage et pas de vétérinaire, c’est la nature qui décide. En outre, les animaux vivent en totale liberté et sont chassés uniquement si l’équilibre est perturbé dans une région, ou si la sécurité routière est menacée. Les chasseurs apprennent à abattre le gibier dans le respect de l’animal. » C’est la raison pour laquelle le gibier est très apprécié, pense le chef. Ses menus font souvent la part belle aux légumes, mais il apprécie travailler le gibier : « Le gibier a une histoire à raconter. Vous servez un plat vraiment extraordinaire.

C’est un produit également très intéressant pour la marge, même si le gibier n’est pas bon marché. Les clients comprennent très bien qu’il faut parfois mettre la main au portefeuille. Et puisque le gibier est d’une qualité impeccable, une portion plus petite suffit à être rassasié. Généralement, je compte 80 à 90 grammes par assiette, et je complète avec une garniture. Sinon, j’associe une petite pièce du dos, par exemple, avec un ragoût.

Un gibier populaire

Sietse préfère le chevreuil, mais il aime aussi le cerf : « Il a un goût délicat et les pièces techniques se préparent à peu près de la même manière que la viande bovine. Les clients adorent aussi le cerf : c’est l’un des gibiers les plus populaires », estime le chef.

Il fourmille d’idées pour des recettes à base de cerf. « Le dos est la pièce la plus accessible, et c’est normal, parce qu’elle est très tendre. Les pièces moins courantes sont également formidables. Je les utilise notamment pour un ragoût, un tartare ou même du pastrami. » Pour Sietse, les joues de cerf sont irrésistibles. Son conseil : « Faites-les revenir dans un bouillon d’os de cerf ou faites-les confire dans l’huile d’olive ou la graisse d’oie, puis faites-les griller. Un régal sur un taco ou dans des raviolis. »

Pour l’accord avec une boisson, Sietse ne choisit pas systématiquement un vin rouge : « Une triple ou une bière blonde se marie parfaitement avec le cerf. Pour plus d’originalité, on peut aussi associer le cerf à un cocktail, par exemple à base de rhum et de jus de betterave. »

Noble gibier

Les préparations traditionnelles ne subliment pas suffisamment le cerf, déplore Sietse : « À cause des saveurs dominantes des sauces brunes et riches, ou du chou rouge, on goûte très peu le bon goût du gibier. Des assaisonnements et des accompagnements plus légers révèlent bien mieux les saveurs du cerf. » Mariëlle, chasseuse professionnelle, nous explique comment sont apparues ces recettes traditionnelles : « À l’époque, le gibier était d’abord servi aux nobles, qui en profitaient pendant plusieurs jours. Quand la viande commençait à tourner, on la donnait au ‘petit peuple’, qui faisait longuement mariner la viande pour masquer son odeur et sa saveur. C’est depuis ce temps que l’on parle de ‘noble gibier’ ».

Mature et tendre

Le temps de maturation du cerf dépend de l’âge et du poids de l’animal. « Pendant cette période, l’animal est suspendu, pour que la viande soit plus mature et plus tendre. Juste après l’abattage, la rigidité cadavérique (ou rigor mortis) s’installe et l’animal ne peut pas encore être transformé. Dès que la rigidité disparaît, la viande peut être traitée et préparée », explique Mariëlle. Il y a 25 ans, quand elle a obtenu son diplôme de chasse, c’était encore un milieu très masculin. « Heureusement, ça a changé ! Aujourd’hui, on compte une centaine de chasseuses aux Pays-Bas. » En tant que professionnelle, elle chasse toujours seule. « Oui, parfois mon conjoint et moi chassons ensemble, mais généralement, nous partons seuls pour augmenter nos chances. » Mariëlle aime l’incertitude qui accompagne l’existence d’un chasseur : « J’appelle ça le facteur X. Tous les jours, je vis une nouvelle aventure, et tous les jours, j’apprends. C’est génial, parce que les connaissances, l’expérience et la compréhension déterminent les chances de réussite sur le terrain. »

Un métier à temps plein

Pour Mariëlle, le tir final n’est que la conclusion d’un processus complet : « Nous, les chasseurs, travaillons toute l’année à l’évaluation de la situation du gibier dans une région donnée. La chasse concerne la gestion de la faune et de la flore. En fait, nous participons à l’équilibre de la nature. Nous avons par exemple l’autorisation de chasser si les dommages causés par le broutage et les frottements sont trop importants, si les sources d’alimentation pour les animaux sauvages sont trop faibles dans une région, ou si la composition d’une population n’est plus suffisamment équilibrée. » La chasse, c’est toute l’année. Même si Mariëlle attend avec impatience la saison traditionnelle du gibier : « L’aspect gastronomique de la chasse, c’est la cerise sur le gâteau. » Sietse est tout aussi impatient. Il déborde d’idées pour de savoureuses recettes : « Le gibier marque le début d’une nouvelle saison où l’on peut laisser libre cours à notre créativité avec de la viande et des légumes. En sortant des sentiers battus, c’est ce que je préfère. »

Cerf de Nouvelle-Zélande

La viande de cerf Cervena provient de Silver Fern Farms, le plus gros producteur de Nouvelle-Zélande. Une viande de cerf très tendre, d’une qualité irréprochable et produite selon des critères précis.

Pour garantir le bien-être des animaux, les producteurs appliquent le protocole Animal Welfare. La garantie d’une viande sûre, savoureuse et respectueuse de l’animal.

Idées d’association :

Potiron– sauge– baie de genévrier

Saison de chasse :
Disponible toute l’année

Gamme disponible :

  • Carpaccio de cerf
  • Carré de cerf à la française
  • Faux filet
  • Lièvre
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